Réorganiser les locaux de l’entreprise pour rentabiliser les m², tels sont les enjeux du corpoworking et du flex office…
Confinement oblige, les entreprises ont dû s’adapter, se plier avec plus ou moins d’enthousiasme au télétravail. Les salariés ont adopté de nouvelles habitudes ; il s’agit désormais pour les chefs d’entreprise de repenser l’espace de travail afin d’optimiser le budget alloué aux locaux. Deux alternatives au bureau traditionnel tendent actuellement à émerger.
Le corpoworking : le coworking en entreprise
Ce mot-valise mêlant « corporate » et « coworking » consiste à créer un espace partagé dans les locaux de l’entreprise. Il accueillera les salariés adeptes du travail à distance, lors d’un retour ponctuel dans les locaux de la société, les clients, les prestataires. Originalité du concept : l’espace de corpoworking accueille également des travailleurs extérieurs, comme tout autre espace de coworking. Pour rentabiliser ses espaces vides, l’entreprise peut également louer ses bureaux vides à une autre société en attente de ses propres locaux.
Cette solution offre une nouvelle source de revenus à partir des m² devenus inutiles. Elle évite le coût et les contraintes d’un déménagement pour des locaux moins vastes (perte de temps, de productivité, changement d’adresse…).
Du point de vue des salariés en télétravail, cette immersion régulière dans un espace collaboratif peut redonner une dynamique à l’équipe, évitant à la longue la démotivation et le sentiment d’éloignement. De plus ce nouveau mode de travail correspond bien aux méthodes de management agile ou mode projet. Quant aux salariés extérieurs, les échanges d’idées et partages de connaissance qui ne manqueront pas d’avoir lieu ne peuvent être que favorables à chacun.
Le flex office : la fin du bureau attitré ?
Faites-vous partie des 80% de salariés qui plébiscitent le bureau attitré ? Pour eux, savoir qu’ils vont retrouver le lendemain leur pile de dossiers là où ils l’ont placée, leur écran de veille personnalisé sur leur PC de bureau, avec leur mug isotherme à côté participe à leur équilibre au travail. Comme une routine, dont on se plaint mais qui rassure tout de même. Malheureusement pour eux, la mode est à l’espace partagé, au collaboratif, au nomade.
Le bureau flexible, en anglais « flex office » abolit toute appropriation du poste de travail. Cette pratique s’applique aux bureaux fermés comme aux espaces partagés. Chaque matin, les collaborateurs s’installent à un poste libre et le quittent le soir, le laissant vide pour quelqu’un d’autre le lendemain. Chacun dispose d’un casier ou d’un espace de rangement pour ses affaires personnelles. L’espace de travail peut aussi être aménagé en zones distinctes, offrant aux collaborateurs la possibilité de choisir l’environnement le plus adapté à leur mode de travail : salon, salle de réunion, phone box… Bien sûr, les ordinateurs portables et le haut débit sont de rigueur ! Le bien-être au travail ne doit pas pâtir de ces nouvelles pratiques. Car on le sait bien, la qualité de vie impacte directement la productivité.
L’intérêt d’une telle révolution ? En réduisant la surface allouée aux salariés, le partage de poste permet à l’entreprise de réduire la surface, et donc les loyers. De grandes entreprises françaises ont succombé aux attraits du flex office, comme Orange, Peugeot ou encore BNP Paribas. Mais cette nouvelle vision des locaux d’entreprise ne s’adresse pas à tous les employés. Elle concerne principalement les cadres et les secteurs où la communication entre collègues est primordiale. En général, les entreprises qui adoptent le flex office encouragent également le télétravail. On parle alors de politique de bureau hybride.